Sérail / Révélations ! ‘’ Paul Biya va nommer un des enfants de Mendo Ze ‘’
L’ancien baron du
régime Gervais Mendo Ze est mort en détention, après être tombé en disgrâce
suite à sa condamnation pour détournement de fonds.
Suite à son décès survenu le 9 avril dernier, certaines sources avancent que le
Chef de l’Etat prévoirait de se racheter et de renouer avec la famille du
défunt, en nommant l’un de ses fils dans le gouvernement.
Dans une tribune rendue publique, le journaliste Benjamin
Zebaze s’offusque du geste de
Paul Biya à l’enterrement du défunt patron de la CRTV, Gervais Mendo
Pour les faits, le couple présidentiel a envoyé une gerbe de
fleurs en guise d’hommage à cet ancien ministre.
‘’ Gerbe de fleurs aux obsèques de Gervais Mendo Ze : voici ce que
j’aurais fait ‘’, s’est scandalisé le directeur de publication du
journal Ouest-Littoral.
Lea-camer vous propose l’intégralité de sa sortie :
LA GERBE DE FLEUR DU CERAC DE CHANTAL BIYA
Il y a quelques années, nous avons perdu l’un des hommes
forts de notre village. Se sentant condamné, il avait fait venir son épouse,
ses enfants et moi afin de faire passer une consigne claire : pas une gerbe de
fleur lors de ses obsèques car il détestait cette pratique venue de l’Occident.
Le jour desdites obsèques, je vois venir une très forte délégation composée de
femmes visiblement de « bonnes familles ». Les enfants et la veuve étant pris
par la solennité de l’événement, on les dirige vers moi.
Avec condescendance, une dame que je ne connaissais pas
s’adresse à moi en ces termes : « Cerac de Mme Chantal Biya : qui
réceptionne notre gerbe de fleurs ». Dans un effort quasi surhumain,
je lui réponds avec toute la gentillesse que ma mauvaise éducation pouvait
permettre : « Madame, le défunt avait interdit formellement toute gerbe
de fleurs : c’est pour cela que nous avons pris le soin d’insérer ce détail
dans toute la communication autour de cet événement ». La dame
s’étonne : « mais ça vient de Chantal Biya ».
Le naturel revenant au galop, je me suis entendu lui
répondre: « Madame, on ne fait pas de la politique ici ». Un
membre de la délégation, qui visiblement me connaissait, lui a lancé : « Viens
on part ; tu sais qu’il ne nous aime pas ». La gerbe de fleurs du
Cerac de Chantal Biya n’a pas été exposée. Qu’est-ce qu’ils m’ont fait ? Ils ne
s’en prennent dans ces conditions qu’à des gens qui leur doivent quelque chose.
Comme le rappelait justement un compatriote hier sous mon
fameux post, la famille du ministre Henri Engoulou, lui aussi victime de
l’opération à tête chercheuse dite « Epervier », a chassé la délégation qui
devait représenter le Chef de l’Etat lors des obsèques de ce dernier.
SUIVEZ ATTENTIVEMENT LES NOMINATIONS DANS LES JOURS QUI
VONT SUIVRE
Il faut suivre avec attention les prochaines nominations ;
vous verrez que pour semer la zizanie au sein de cette famille meurtrie, le
Chef de l’Etat va nommer un des enfants du professeur Mendo Zé. C’est leur
technique habituelle; et comme on sait qu’ils n’ont que peu d’imagination…
Un des anciens ministres des finances d’Ahmadou Ahidjo (Booto
A Ngon) a lui aussi été victime de cette opération. Alors que malade, il «
menaçait » les 90 ans, il a été arrêté pour des broutilles qui dans la gabegie
actuelle, serait une honte de s’y attarder. Le jour où il s’est présenté
lui-même en prison pour se faire incarcérer, habillé d’un jogging et avec une
serviette de toilette blanche autour du coup, il a averti : je suis très malade
; je ne vais pas sortir vivant d’ici.
Il est mort quelques temps après. Le pouvoir n’a pas eu
honte d’envoyer une délégation à ses obsèques : un de ses fils occupe
aujourd’hui un poste important dans la haute administration. Bien que
différent, le cas de Paul Pondi à l’Iric m’interpelle. Son père, pendant la
période des troubles politiques au début du pouvoir d’Ahmadou Ahidjo était un
très influent commissaire de police. Il a aidé à plusieurs occasions mes
parents dans des situations délicates.
Alors Ambassadeur du Cameroun aux USA, un jour j’ai placardé
son nom à la une du journal « Challenge Hebdo » avec ce titre : « Chasse à
l’homme à Washington ».
De quoi s’agissait-il ?
Le Sdf, à ce moment-là, était le pire cauchemar du pouvoir,
comme le Mrc aujourd’hui. Pendant les manifestations des partisans de ce parti
aux Etats Unis, des fonctionnaires de l’Ambassade du Cameroun aux USA prenaient
des photos et notaient les noms des participants qu’ils envoyaient, sous le
couvert de l’Ambassade, à Yaoundé. Quand ces militants rentraient au Cameroun,
ils se faisaient interpeller à l’aéroport par la police. Quelqu’un au sein de
la haute administration a été tellement offusqué par cette pratique qu’il m’a
fait parvenir la liste qui avait été envoyé, mettant ainsi en cause l’Ambassade
du Cameroun aux USA.
L’Ambassadeur Paul Pondi, le père de l’enseignant de l’Iric
Paul Pondi, a failli perdre la tête à la lecture de mon article. C’est un homme
aigri et effondré que j’ai eu au téléphone. Il m’a dit : « Mon fils, demande
à ton père qui je suis. Comment puis-je faire une telle chose à mes
enfants ». Il m’a alors expliqué que ce sont des fonctionnaires de
l’Ambassade proches du clan du Chef de l’Etat qui lui ont mis cette affaire sur
le dos. Qu’ils ont dressé cette liste à son insu et que c’est par mon journal
qu’il a eu la confirmation de cette affaire qui le dépasse.
Quand je pense à cet échange, j’ai la certitude que cet
épisode l’a suivi jusqu’à la tombe. On a salit sans vergogne l’image d’un grand
serviteur de l’Etat à des fins politiques. Suivez la carrière de son fils
depuis le décès du père. Ces gens n’ont pas de cœur.