Manœuvres secrètes au Sérail : Paul Biya initie de nouvelles négociations avec les Ambazoniens !
Après quatre longues
années de rebellions et de massacre, la crise anglophone sévit toujours dans
les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
La répression militaire et le Grand Dialogue Nationale s’étant soldées par des
échecs, nous apprenons que le Chef de l’Etat tente actuellement une nouvelle
approche avec les combattants Ambazoniens pour tirer un trait définitif aux
conflits.
Dans son édition du 15 décembre 2020, nos confrères d’Africa
Intelligence Afrique ont fait part de ces démarches actuellement en cours à
Etoudi.
Toutefois, nous apprenons également que cette initiative du président
camerounais se heurterait néanmoins à l’opposition de quelques cadres du
régime.
Dans un article intitulé «Cameroun: Déchiré sur la
question des sécessionnistes, Biya relance les négociations», le journal par
abonnement Africa Intelligence dévoile les dernières actions visant à
régler par le dialogue la crise anglophone. L’édition de ce 15 décembre
2020 évoque une nouvelle rencontre entre les leaders sécessionnistes de
l'Ouest anglophone emprisonnés et le gouvernement camerounais. Elle devrait
être organisée dans les prochaines semaines.
«Une entrevue initialement prévue le jeudi 29 octobre a
été annulée après la tuerie de l'école de Kumba (Sud-Ouest) le 24 octobre, au
cours de laquelle sept élèves ont perdu la vie. Plusieurs prélats, comme le
cardinal Christian Tumi, l'évêque de Bamenda Andrew Nkea
Fuanya et le révérend de Buea Fonki Samuel Forba, avaient accepté de
participer à cet échange», lit-on.
Selon le journal «l'extrême lenteur des conciliations»
met en rogne plusieurs pays européens, comme la France. Ceux-ci «s'impatientent
et s'inquiètent de la situation sur le terrain. L'ambassadeur de Paris à
Yaoundé Christophe Guilhou, ainsi que son prédécesseur Gilles Thibault -
parti en 2019 -, ont successivement fait part de leurs inquiétudes au
président Paul Biya et questionné la stratégie de certains de ses
plus proches conseillers sur le NO/SO, à l'instar du secrétaire général de la
présidence Ferdinand Ngoh Ngoh». Ce dernier aurait le transfert de
pouvoirs aux régions anglophones en misant sur une décentralisation.
«Le secrétaire général de la présidence a préféré
solliciter, en 2019 puis une nouvelle fois cet été, le Centre pour le dialogue
humanitaire (CDH) suisse pour mener une médiation avec les séparatistes (Africa
Intelligence du 04/03/20), à ce jour sans grand
résultat», indique le journal, qui rappelle que lors des
deux dernières réunions avec les sécessionnistes, le 14 avril et le 2 juillet, avaient
été l'occasion de poser des préconditions comme un cessez-le-feu, la libération
de tous les prisonniers anglophones, la démilitarisation du "NO/SO",
une loi d'amnistie et un dialogue avec un médiateur - l'Eglise, en
l'occurrence.
«Lors de la rencontre du 2 juillet, menée par le tout-puissant directeur général de la recherche extérieure Maxime Eko Eko, la possibilité que les militaires rentrent dans les casernes et que seules la gendarmerie et la police restent opérationnelles pour le maintien de l'ordre dans le "NO/SO" avait été évoquée», ajoute notre confrère.